Des dizaines de paquets de gitanes, parties en fumée, sont les supports de reproductions plus ou moins fidèles de pochettes de disques cultes de l’histoire des musiques rock, pop et électro, indifféremment mainstream ou alternatives. Le parallèle entre la consommation débridée de tabac qui « tue » - danger toujours scandé par le texte officiel – et d’une musique qui se définit aussi comme une culture visuelle et sociétale, permet à l’artiste de créer une œuvre sensorielle multiple, à la fois visuelle, olfactive et sonore, stimulant sur tous ces plans la mémoire du regardant. A ce dernier le loisir de reconnaître ou non les groupes en œuvre, ou de rester à distance, appréciant avant tout la diversité de ces micro-peintures et leurs qualités esthétiques.
Par la série, le format identique, le fétichisme de l’objet de collection – que l’on retrouve dans sa série des Chaussures - Léo Dorfner met en boîte et aspire pêle-mêle dans son monde de fumeur de gitanes et d’aquarelliste frénétique l’histoire de la musique moderne.